Un mauvais coucheur
Ça va beaucoup mieux en ne disant pas que le programme « Young leaders » de la « French Ame-rican Foundation » est révélateur de la stratégie d’influence des États-Unis. Celle-ci s’exerce de manière encore plus spectaculaire à travers le pantouflage des élites, notamment européennes, dans de grandes entreprises américaines. Dernier exemple en date — ô combien symbolique : la décision de M. José Manuel Barroso de rejoindre la banque Goldman Sachs. L’ancien président de la Commission européenne va mettre son expérience et son carnet d’adresses — où figurent notamment tous les dirigeants politiques de l’Union — au service de ce prestigieux établisse-ment… qui a participé au maquillage des comptes de la Grèce pour lui faire intégrer l’euro.
M. Barroso n’est pas le seul commissaire à se reconvertir dans des fonctions lucratives mais ça va beaucoup mieux en ne le disant pas : ce fut le cas récemment de Mme Neelie Kroes (Bank of America) et de M. Karel De Gucht, négociateur et thuriféraire du grand marché transatlantique (CVC Partners). M. Mario Draghi est, quant à lui, directement passé de Goldman Sachs à la pré-sidence de la Banque d’Italie, puis à celle de la Banque centrale européenne (BCE).
Ça va donc beaucoup mieux pour le moral de voir midi à sa porte et de laisser les profiteurs-pilleurs s’arranger entre eux, n’est-ce pas ?